Considérant la situation exceptionnellement difficile du service de police de Mercier, nous publions ici leur communiqué de presse relativement à leurs premiers gestes de visibilité.
Pour diffusion immédiate
L’impossible cul-de-sac
(Mercier) La Fraternité des policiers et policières de Mercier (FPPM) est sans contrat de travail depuis le 1er janvier 2024. L’énorme écart entre la rémunération des policiers de Mercier avec la moyenne québécoise, les enjeux de sécurité, de conciliation travail-famille doivent être considérés dans la prochaine entente avec la ville. Les policiers entament donc des moyens de visibilité pour mettre en lumière leur volonté de trouver un accord respectueux, rapidement.
« Nous sommes fiers de la qualité de services que nous offrons à la population » énonce d’entrée de jeu le président de la Fraternité, Yan Fortin. « Mais il faut considérer que les problèmes de sécurité publique deviennent de plus en plus nombreux et se complexifient sur notre territoire. On peut penser aux interventions auprès de gens dont l’état mental est perturbé, aux vagues de vol de véhicules dont les suspects ont des comportements de plus en plus imprévisibles, aux cas de violence conjugale et intrafamiliale et sans parler des dossiers de fraudes qui touchent des citoyens de plus en plus vulnérables.
De plus, les équipements essentiels aux opérations quotidiennes sont difficiles à obtenir, ou sinon inadéquats. La Fraternité a dû faire intervenir la CNESST au sujet des véhicules patrouille, des accès au poste de police. Notre volume d’appel est en constante hausse et la nature de la criminalité se compare à celles des villes de la Communauté urbaine de Montréal. Il y a une limite à se mettre en danger pour pallier le manque de vision de la municipalité. »
De fait, le service de police de Mercier paie ses agents environ 23% moins que la moyenne des policiers au Québec. « Qui accepterait de travailler pour un quart de moins que la moyenne au Québec, et dans des conditions difficiles? » dénonce le président Fortin. Concrètement, cette situation fait en sorte que le roulement de personnel est faramineux. Les agents patrouilleurs n’ont pas plus de trois ans d’expérience, alors qu’il est reconnu qu’un policier atteint la pleine maîtrise de ses compétences après cinq ans de service. « C’est un miracle que nous soyons en mesure d’offrir des services de qualité malgré le désengagement de la ville envers son service de police et ce n’est qu’une question de temps avant que les effets du sous-financement du service de police soient ressentis par la population. Les policiers tiennent à bout de bras une structure dysfonctionnelle » observe Yan Fortin.
Médiation
Après deux rencontres de négociation infructueuses en 18 mois, le syndicat a déclenché le processus de médiation prévu à la loi. Les policiers sont en faveur de l’intervention d’une médiatrice, et souhaitent un règlement respectueux et rapide. « Nous ne voulons pas que la Ville profite de cette occasion pour retarder encore l’arrivée d’une entente négociée. Elle pourrait le faire en refusant de régler des problèmes majeurs, ou en faisant des offres farfelues. Ce qui est le cas depuis la création du corps de police en 2017. En premier lieu, il est essentiel de considérer une rémunération simplement normale et adéquate des policiers et policières de Mercier. Nous voulons garder la qualité des services que nous offrons à notre communauté. Nous en sommes fiers. Et nous ne voulons surtout pas que la ville mette cette qualité à risque avec des conditions de travail extrêmement difficiles à accepter pour n’importe qui de censé. »
Si la médiation devait échouer, le dossier se retrouverait en processus d’arbitrage. Cette démarche pourrait prendre encore environ 18 mois avant d’aboutir. « Un tel délai rendrait le service de police de Mercier encore plus rébarbatif pour des collègues ou des recrues qui voudraient pourtant venir travailler dans cette magnifique région. On fait un appel à la ville pour que le bon sens prévale enfin. Nous avons fait plus que notre bout de chemin, et avons été très patients. Nous souhaitons que la ville tende enfin la main, pour la sécurité de notre communauté. »
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Consultez la version PDF : Communiqué de presse de la Fraternité des policiers et policières de Mercier – 2025-10-17.pdf
Source et informations
Yan Fortin
Président FPPM
